Par Martin Lemieux
Au coin des rues St-Denis et Laurier à Montréal se trouve le campus principal de l’École nationale de théâtre. On y donne depuis 1960 des formations en français et en anglais dans toutes les carrières qui y sont reliées : interprétation, mise en scène et écriture dramatique, mais aussi les carrières plus techniques comme la scénographie, qui concerne la création de costumes et de décors, ou la production, qui regroupe l’éclairage, le son, la mécanique et la régie de scène. L’École jouit d’un grand prestige au Canada et à l’extérieur. Parmis les étudiant(e)s qui ont fréquenté l’École, on compte le metteur en scène Wajdi Mouawad, l’acteur devenu politicien Pierre Curzi, l’écrivaine torontoise Sheila Heti et l’actrice Sandra Oh (Grey’s Anatomy).
La bibliothèque
Au fond de l’édifice de la rue St-Denis se trouve la petite bibliothèque Famille Bleviss. La bibliothèque est spécialisée dans les ressources relatives au domaine des arts de la scène et plus particulièrement du théâtre, ce qui comprend le jeu théâtral, la mise en scène et l’histoire du théâtre, mais aussi des spécialités comme le mime ou la marionnette. On y trouve également de la documentation concernant tous les aspects de la conception, de la production et de l’administration théâtrale.
La collection
Plus de 78 000 documents relatifs au théâtre font partie de la collection. En grande partie constituée de livres et de textes manuscrits, la collection comprend également des archives témoignant de l’activité théâtrale du monde entier : affiches, programmes, photographie et enregistrements audio et vidéo. La fondation de la collection remonte à la fin des années 50 sur la base d’un fonds provenant du Montreal Repertory Theatre, un groupe de théâtre communautaire de l’époque. Ce fonds regroupait des documents remontant jusqu’aux années 20.
Le cœur de la collection est constitué de 35 000 textes dramatiques en français et en anglais, sous forme de livres ou de manuscrits. Ces derniers sont constitués de feuilles imprimées recto verso, contenues dans des reliures souples, de type Duo-Tang. Ces manuscrits, qui ne sont pas publiés et qui n’existent parfois qu’en une poignée d’exemplaires, sont ainsi reliés pour être manipulés et photocopiés sans dommage. La présence de manuscrits originaux en bibliothèque impose une gestion particulière de la reproduction : des droits d’auteur sont imposables sur chaque copie. Il faut donc répertorier les titres et le nombre de photocopies faites par les usagers, pour que les redevances soient acheminées aux auteurs ou détenteurs des droits au terme de l’année financière. Cette responsabilité incombe au personnel de la bibliothèque.
En plus de la collection spécialisée en théâtre, on trouve également une petite collection générale qui regroupe des documents ne relevant pas directement du travail théâtral. Au théâtre, la représentation de réalités et de personnages implique une recherche intensive d’informations sur le contexte dans lequel ils se situent. Ce besoin d’informations générales se manifeste dans le présentoir des périodiques : en plus des revues spécialisées que l’on s’attend à voir, on trouve également des revues de décoration, de mode, ainsi que des copies papier de tous les grands hebdomadaires canadiens. On trouve aussi à la bibliothèque de l’École nationale des ressources que l’on ne verrait pas ailleurs : un rayon entier est rempli de catalogues de grands magasins comme Sears ou Eaton, datant de plusieurs décennies. Ces volumes constituent une source précieuse de documentation sur la mode et les objets familiers d’autres époques.
Les services
La bibliothèque offre les services habituels de prêt, de référence, de prêt entre bibliothèques et de photocopie. Bien que la bibliothèque dispose d’un budget adéquat pour l’acquisition, elle n’a pas les moyens d’offrir des bases de données spécialisées, comme Alexander Street ou Digital Theater Plus, qui donnent accès à des captations vidéo de pièces de théâtre d’expression anglaise. Au besoin, on dirige les étudiants vers les bases de données disponibles à la BAnQ. Il n’y a pas non plus d’offre de prêt numérique de livres.
La bibliothèque de l’École nationale est ouverte aux membres du personnel enseignant et aux étudiants de l’École, ainsi qu’au public, moyennant un abonnement annuel.