Par Mélina Doyon
Qu’est-ce que le Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ) Nous pourrions le présenter comme un réseau de bibliothèques pour avocats, mais c’est beaucoup plus que cela. Le Groupe étudiant de la Special Library Association (GESLA) a organisé le 8 novembre dernier une visite du CAIJ, situé au Palais de justice de Montréal, à laquelle une douzaine d’étudiants de l’EBSI ont pris part. La directrice du réseau des bibliothèques, Isabelle Pilon, nous a accueillis avec trois de ses collègues. Celles-ci nous ont fait part de leurs occupations principales, soit le développement de collection, la référence et la formation.
Contrairement à ce que nous croyions, le CAIJ ne s’adresse pas au grand public. Affilié avec le Barreau du Québec, le centre considère comme sa clientèle tout acteur du milieu juridique québécois, des étudiants à l’École du Barreau aux juges. En fait, quiconque paie sa cotisation au Barreau du Québec devient automatiquement membre. Le réseau est formé d’une quarantaine de bibliothèques toutes situées dans des palais de justice au Québec. La carte de membre donne accès à tous les points de service. Les bibliothèques sont regroupées en sept catégories, classées selon leur nombre d’employés et les ressources disponibles. La succursale de Montréal est centrale, avec environ 45 employés, et elle détient la collection la plus volumineuse. Les bibliothèques des catégories inférieures n’ont pas d’employés à temps plein et sont considérées comme des comptoirs libre-service.
Stéphanie Filion, bibliothécaire-recherchiste, est responsable du développement des collections pour la totalité du réseau. Elle nous a fait part des différents besoins des bibliothèques, qui varient selon leur catégorie. Par exemple, la collection montréalaise est exhaustive en droit canadien, alors que les petites succursales tiennent seulement les ouvrages de référence de base. Malgré la grande disparité des collections, on s’assure que tous aient accès à la même information. Pour cela, il existe un service de Prêt inter-bibliothèques (PIB) très fonctionnel, ainsi que des accès à diverses banques de données. Il est plus économe d’envoyer des documents de Montréal par PIB vers les autres succursales que de faire un développement de collection exhaustif pour l’ensemble du réseau.
Isabelle Lizotte, coordonnatrice à la recherche et des bibliothécaires-recherchistes, nous a présenté le service d’aide à la recherche. Elle gère une équipe de bibliothécaires et de techniciens-recherchistes qui effectuent des recherches pour des avocats. N’est pas recherchiste qui veut! Un diplôme en technique juridique ou un certificat en droit est le minimum requis à l’embauche. Malgré cette condition, il faut parfois un long moment avant que la nouvelle recrue soit à l’aise avec la recherche d’information juridique. En effet, il existe tellement de sources d’information diverses et de spécificités à prendre en compte qu’il faut un temps d’adaptation. Savoir gérer son stress est également primordial, les recherchistes ayant souvent des délais très serrés pour finaliser une requête. Parfois, ils doivent y parvenir pendant la pause d’une séance au tribunal! Ils exécutent également des recherches tarifées à l’externe. Le recherchiste fournit une bibliographie très détaillée, allant parfois jusqu’au numéro de paragraphe dans un livre.
Catherine Wagner nous a également informés que chaque avocat doit suivre 30 heures de formation continue sur deux ans. Les avocats choisissent parmi plusieurs formations, dont celles du CAIJ. L’organisme offre des formations dans des cabinets ainsi que dans ses locaux. Les ateliers offerts à la bibliothèque portent exclusivement sur la suite JuriBistro, une série d’outils de recherche développée par le CAIJ. . JuriBistro comprend un dictionnaire de droit québécois et canadien ainsi que des outils permettant de trouver des lois annotées, de la doctrine et des questions de recherche. Lesdites ressources sont disponibles sur leur site web, qui est une bibliothèque virtuelle extrêmement riche : www.caij.qc.ca. De plus, au moment de notre visite, le CAIJ œuvrait à la mise sur pied d’une série de vidéos de formation.
Nous tenons à remercier encore une fois Mesdames Pilon, Filion, Lizotte et Wagner pour leur accueil chaleureux et pour le partage de leur expérience.
Pour en savoir plus sur le GESLA et ses prochaines activités, visitez le http://gesla.ebsi.umontreal.ca/